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Blend Web Mix 2019 : quelques retours sur ces deux jours !

La Blend Web Mix, qui s'est déroulée les 13 et 14 novembre cette année, est une occasion de rencontrer d'autres professionnels du Web, d'échanger et bien sûr de s'informer sur des sujets variés grâces aux conférences. Il y en a pour tous les goûts : technique, design, business, il y a forcément une conférence pour vous !

Plusieurs membres de l'équipe étaient présents. Quelques retours des conférences qui les ont le plus marquées.

L'équipe Wanadev à la BWM

Alors, quoi de neuf en ES2022 ? retour donné par Fabien Loison

Une excellente conférence, présentée avec humour par Christophe Porteneuve sur les futures évolutions du langage JavaScript.

Il commence par nous présenter comment le langage évolue au sein de l'ECMA (l'organisme en charge de la standardisation du langage), à travers le TC39 (Technical Committee 39) qui a pour tâche de faire évoluer les standards autour de JavaScript, Intl, JSON, etc. Il nous explique notamment que le processus pour ajouter une nouvelle fonctionnalité dans le langage JavaScript passe par 5 étapes, numérotées de 0 à 4 :

  • 0 — Strawman : quelqu'un (n'importe qui) a une idée et commence à en parler.
  • 1 — Proposal : un membre du TC39 devient « champion » de la fonctionnalité : c'est lui qui va la soutenir tout le long du processus.
  • 2 — Draft : réalisation du texte initial de la spec.
  • 3 — Candidate : la spec est complète et doit à présent être approuvée.
  • 4 — Finished : la fonctionnalité est prête, il faut maintenant qu'elle soit adoptée par les navigateurs et les développeurs pour être définitivement ajoutée au standard.

Les évolutions de JavaScript

Après ces explications sur l'évolution du langage, Christophe Porteneuve nous a rappelé les nouveautés apparues dans les dernières versions du langage JavaScript (ES2018 et ES2019), il nous a présenté celles qui devraient sortir, peut-être, dans les futures versions (ES2020, ES2021 et ES2022).

^ La plupart de ces nouveautés sont en réalités déjà accessibles aux développeurs grâce à Babel ou aux navigateurs qui les ont déjà implémentés, mais elle ne font pas encore partie du langage. J'ai pour ma part été ravi d'apprendre que les decorators allaient enfin sortir (ils étaient à l'origine prévus pour ES2016 mais avaient été retirés au dernier moment).

Pour les plus curieux, les slides de la conférence sont disponibles en ligne.

OVH.com de 1999 à 2019, retour donné par Manuel Klein

Très intéressant de voir l'analyse pragmatique qui est faite sur l'évolution du site corporate OVH.com.

@ En effet ce site avait encore, jusqu'à 2018, une stack technique très ancienne et des principes de fonctionnement archaïque. Il a été évoqué des modifications réalisées directement sur les serveurs de production avec Vi : pas de versionning, pas de tests, pas de d'intégration ou de déploiement continue (CI / CD).

Il est intéressant de voir qu'aussi innovante soit-elle, une entreprise comme OVH peut aussi avoir quelques cadavres planqués dans les placards... La plateforme à heureusement évolué depuis et a progressé dans sa volonté notamment d'améliorer sensiblement le taux de disponibilité. Son ouverture à l'international a aussi accéléré les choses : il a fallu faciliter sa maintenance et sa mise à jour dans toutes les langues disponibles. Aujourd'hui, le site fonctionne d'une manière « hybride » avec une partie composée de quelques morceaux legacy et de l'autre, un site statique généré depuis un Drupal.

Au niveau de l'infrastructure, ils ont mis en place un système de branche « blue / green » très efficace : on met à jour une branche avec la dernière version du site, on réalise des tests, puis on bascule cette dernière en production à l'aide de l'IPLB (un produit de load balancing basé sur HAProxy développé par OVH). Parfait pour assurer des mises en production sans coupure.

Enfin, le dernier petit exotisme de ce projet réside dans le déploiement du contenu, qui utilise le protocole BitTorrent. En effet, la centralisation du contenu sur un serveur de fichier NFS entraînait auparavant un important goulot d'étranglement et un single point of failure. La technologie BitTorrent permet donc de décentraliser le système de distribution des contenus.

Merci à Flavien Chantelot et à Aurélien Damien pour cette présentation !

Divulgation Collaborative, c'est mal ou pas ? Retour donné par Fabien Loison

Korben à la Blend Web Mix

Dans cette conférence d'ouverture de la seconde journée, Manuel Dorne (plus connu sous le pseudonyme de Korben), nous parle de sécurité informatique, et plus particulièrement de la manière dont les vulnérabilités sont remontées puis traitées par les entreprises.

Il commence par nous introduire les chiffres de la cybercriminalité, en constante augmentation ces dernières années, puis il évoque ensuite les différentes options qui s'offrent à nous lorsque l'on découvre une vulnérabilité.

On peut ainsi choisir de remonter directement notre découverte à l'entreprise concernée, ce que peu de gens font dans la pratique, de peur de s'attirer des ennuis : en 2019, certaines entreprises ont encore tendance à attaquer les personnes leur remontant des problèmes plutôt que de les remercier et de corriger la faille. Il est toutefois possible de remonter anonymement les vulnérabilités via des plateformes comme ZeroDisclo ou Zataz pour s'éviter tout désagrément.

^ Il est également possible pour les sites internet de mettre en place un petit fichier nommé security.txt pour indiquer aux chercheurs en sécurité comment leur remonter une vulnérabilité. La présence de ce fichier peut fortement inciter un chercheur à remonter un problème qu'il aurait découvert.

Les entreprises peuvent également inciter les personnes découvrant des failles dans leurs systèmes informatiques à les remonter en mettant en place des bug bounty : les entreprises remercient alors les personnes qui les aident via une somme d'argent plus ou moins importante en fonction de la gravité de la faille.

Vous pourrez retrouver l'intégralité de la conférence de Korben sur le site de la Blend (Jour 2 - Session 1, vers la 42ème minute).

L'intelligence Supercollective, retour donné par Manuel Klein

Emile Servan-Schreiber travaille depuis des années sur l'intelligence collective. À ce titre, il a créé Hypermind, un marché prédictif. Le but ? Tirer le meilleur d'un groupe à travers des prévisions sur des sujets d'actualité. Mais pourquoi faire confiance à l'avis d'un collectif de personnes, aussi hétérogène soit-il ?

L'idée principale que ce docteur en psychologie cognitive développe dans sa conférence est qu'un ensemble d'individus peut prendre des décisions plus intelligentes qu'un individu seul. Il montre ainsi par une succession d'exemples que plus le groupe est hétérogène plus il sera possible d'en faire ressortir une tendance. Les caractères ou avis extrêmes s'annuleront entre eux et permettront de faire ressortir un consensus médian.

^ Le nombre de personnes dans le groupe est important car il peut faire varier le pourcentage d'un résultat. Sur une expérience visant à déterminer le poids d'une vache par exemple, le passage d'une personne à deux permet déjà de diviser le taux d'erreur par 2, à 10 personnes d'avoir un résultat très proche de la réalité, puis ensuite à partir de 100 personnes d'avoir pratiquement le bon résultat.

Notre planète compte bientôt 8 milliards de personnes et nous pourrons mettre en œuvre cette intelligence collective pour le bien commun et résoudre les grands problèmes de notre siècle. Mais à l'instar des réseaux sociaux traditionnels qui sollicitent nos émotions (like / dislike), il manque des espaces basés sur la notion de prédiction : celle-ci demande une réflexion bien plus profonde car elle nous demande de nous projeter dans l'avenir. Un ensemble de prédictions peut ainsi donner des résultats très intéressants.

Bref, cette conférence était riche en enseignements et donne envie d'expérimenter ce mécanisme de prédiction même pour des sujets liés à l'entreprise.

Combattre la complexité, retour donné par Timotée Neullas

Présenter à 14h n'est jamais chose aisée mais c'est ce qu'a fait (et avec brio) Rémi Guyot, VP Product chez BlablaCar, dans une salle archi-pleine où une bonne centaine de personnes a été refoulée faute de place !

Rémi nous explique que la vie est complexe, très complexe et qu'il faut combattre cette complexité, en retirer un fil de simplicité.

Pour ça il nous donne 3 astuces pour 3 problèmes différents.

La première astuce répond à la question, « Que choisir pour sa roadmap annuel » ? Il nous propose le focus intensif. Chez Blablacar ils ont listé tous leurs objectifs pour l'année. Ils ont fait le choix crève cœur d'en sélectionner 3 seulement et de concentrer leur travail uniquement sur ceux là. Tous les autres seront des sujets « à éviter absolument » (car ils vont nous décentrer de nos 3 objectifs principaux).

Le deuxième problème, au cœur de la présentation de Rémi est le combat de la complexité. Pour simplifier les interfaces, il nous propose une méthode, dont l'acronyme est H.O.R.S.E. (pour Hide, Organize, Reduce, Standardize and Erase), à appliquer sur chacun des éléments de l'UI voir même à ses tâches quotidiennes.

La dernière astuce concerne les tests utilisateurs. Rémi pense que l'utilisateur, au cours d'un test, ne dira jamais qu'un élément de l'interface est inutile. Il nous conseille donc, quand on a un doute sur l'utilité d'un bouton ou d'une icône, d'enlever cet élément. Si l'utilisateur ressent le besoin de cette fonctionnalité, il va le remonter.

Pour conclure une citation qui résume bien le travail effectué : « La malédiction du (douloureux) processus de simplification : il est par nature invisible ».

Le mot de la fin

Comme lors de l'année 2018, l'équipe à beaucoup apprécié ces deux jours de rencontres et de conférences, et compte bien remettre ça l'année prochaine ! Et vous ? Étiez-vous présents à la Blend ? Quelles conférences vous ont marquées ?

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