[Dans les coulisses] Rencontre avec Côme de Montgolfier, Développeur chez WanadevDigital

Depuis sa création en 2009 l’agence n’a cessé d'ajouter des cordes à son arc. Nous avons échangé avec Côme de Montgolfier, Développeur chez WanadevDigital sur ses journées, ses projets, son équipe.

Qui es-tu ? Peux-tu présenter ton métier ?

Moi, c'est Côme de Montgolfier et je suis développeur chez WanadevDigital. Je suis spécialisé en 3D temps réel, notamment sur la partie configurateur. Je ne fais pas que ça, mais je me spécialise dans le WebGL. Je fais essentiellement du développement JavaScript, TypeScript, Babylon.js et Three.js. Cela fait un peu moins de 3 ans que je suis chez Wanadev.

Comment parles-tu à ta famille et à tes amis de ce que tu fais ? Comment expliquerais-tu ton métier à tes parents ?

Pour mes parents, cela va dépendre si je m'adresse à mon père ou à ma mère, parce que mon père est informaticien donc il s'y connaît, même si ce n’est pas la même branche. Mais de manière générale, je vais dire que je suis développeur et que je fais des configurateurs. Je donne souvent comme exemple ce que j'ai fait pour La French Mousse, ce n'est peut-être pas le plus représentatif mais c'est le plus simple à comprendre et le plus visuel.

J’explique que le projet ici consistait à configurer une bouteille de bière en 3D, pouvoir voir le résultat de façon réaliste et manipuler la bouteille directement sur un site web. Je parle aussi des projets que nous réalisons pour le domaine de la médecine ou encore de BeMatrix pour le côté architectural.

Comment s’organisent tes journées chez Wanadev ? Une journée type ?

C’est pas évident de décrire une journée type, comme je suis un de ceux qui ont le plus de projets dans l'équipe ça va vraiment être au jour le jour. Ça m’arrive même régulièrement de travailler sur plusieurs projets par jour. Mais pour une journée type, ça va être des développements sur les tickets, des retours sur les MR (Merge Requests), des tests et de la prise de tête. Côté horaire, j’arrive tard, aux alentours de 9h30. Globalement, je prends très peu de pauses, sauf le midi où je prends du temps pour travailler sur mes projets personnels et parfois pour faire de la R&D.

Comment te formes-tu ?

En autodidacte ! Je me forme et me suis toujours formé par moi-même. Comme je n’ai pas du tout un profil académique, je préfère l’apprentissage par l'expérimentation à celui par le cours magistral. Je me forme également par mes (très !) nombreux projets personnels qui touchent à des sujets variés, ça m’apporte énormément. C'est une mentalité qu’on retrouve beaucoup à Wanadev et c'est comme ça que j’ai mis en avant mon profil lors de mon entretien d’embauche. Quand je suis arrivé, je n'avais jamais fait de web et on m'a directement mis sur un projet plutôt complexe. J'ai donc dû apprendre sur le tas et c'est comme ça que j’ai développé mes compétences en JS et WebGL.

Ce que tu détestes faire ?

Pour moi, ça va être essentiellement tout ce qui s'éloigne de la partie algorithmique et surtout réflexion créative. Et c'est en général incarné par tout ce qui va être configuration : back-office, web, communications, infrastructures réseaux, set-up tout un serveur chez un client, mettre en place la validation pour Git, etc.

Brrr, j’ai des flash-back de mon école d’ingé…

Dans ta mission, pour quels besoins professionnels devrais-je venir te voir ?

En numéro un, à partir du moment où t'as la moindre question sur Blender, tu peux venir me voir. Que ce soit côté artistique avec la modélisation/animation/motion design, ou côté plus technique avec la programmation d'addons ou de la géométrie procédurale par exemple. Je suis calé sur ces sujets et j'adore partager mes conseils.

Je peux également t’aider sur un spectre plus large, pas forcément sur un point technique particulier, qui toucherait justement cette passerelle entre la partie programmation et la partie artistique. Cela pourrait concerner des questions de shaders, d’effets visuels adaptatifs, de géométrie paramétrique, d’interaction 3D, d’animation procédurale, etc.

Comment tires-tu de la satisfaction dans ton job ?

Je suis satisfait quand je termine un projet ou quand j'ai appris quelque chose, ce qui va généralement de pair. C'est-à-dire : réfléchir à un problème, le résoudre, tester le résultat et surtout pouvoir le manipuler et le voir. On a de la chance dans l'informatique de pouvoir expérimenter directement avec les résultats et avoir donc ce résultat visuel (en particulier dans les équipes WebGL parce que c'est de la 3D donc c'est encore plus visuel).

C'est également toujours satisfaisant d'avoir un code “propre” et une bonne architecture. Passer du temps sur cette architecture nous en fait gagner énormément par la suite.

Ça, c'est la joie d'un développeur en général.

Par exemple, j’ai notamment passé du temps sur tout ce qui touchait à la caméra et l’animation, via la trackball pour un projet spécifique, qui a ensuite été étendu pour Cantor et par extension, aux futurs projets WebGL.

C'est sympa de voir que ce à quoi tu pensais et qui te paraissait être un peu overkill, ça sert réellement aux collègues derrière et ça permet de gagner du temps.

Peux-tu nous parler d’un projet/sujet sur lequel tu as travaillé chez Wanadev qui te tient à cœur ? Pourquoi ?

C’est difficile car j’ai travaillé sur de nombreux projets et cela dépend des périodes, par exemple BeMatrix est un projet qui me tient à cœur car il y a un côté très visuel et c’est satisfaisant d’avoir les retours clients sur ce projet.

Mais si je ne devais citer qu’un seul projet, je parlerai de Cantor parce que j’aime l’idée de fournir des nouvelles features qui sont réutilisables par tout le monde. Ça fait longtemps que je n’ai pas travaillé là dessus, mais j’ai adoré le travail que j’avais effectué sur la mise en place de tout ce qui concerne les caméras; notamment tout un système de navigation, d'architecture de caméra permettant de se déplacer dans l'espace de façon très intuitive et modulaire, avec du tactile pour le mobile, ainsi que les animations, les transitions, etc.

Tout ça dans un système qu'on peut facilement intégrer dans les projets. C'est ma contribution principale sur Cantor.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui débute dans ton métier ?

Déjà, c'est un métier qui est vraiment ouvert à tout le monde, peu importe le background. Si t'as un peu de logique, un peu de curiosité, si t'es autodidacte, peu importe ton parcours, tu peux réussir dans ce métier. Il n’y a pas de profil type. J'ai connu vraiment plein de gens de plein d'horizons différents qui se sont éclatés en développement.

Surtout, n'hésite pas à faire des projets en plus, des projets perso, peu importe s'ils sont utiles ou non, tu apprendras en les faisant. Et apprend à chercher sur internet. C’est 50% du métier.

De plus, si tu dois faire des projets en particulier avec des tutoriels, je te conseille de ne pas reproduire les exemples tels quels, il faut te les approprier. Tu apprendras ainsi plus en profondeur, et ce savoir restera plus longtemps que si tu avais juste suivi le mode d’emploi.

Il y a des projets qui touchent à plein de domaines, ce sont les meilleurs pour apprendre. Par exemple, créer son jeu vidéo, c'est très dur et c'est quasiment impossible à finir, mais tu apprendras tellement de choses sur le chemin que ça en vaudra largement la peine. Réfléchis à ce qui te passionne, ce que t'as envie de faire et sois curieux de comprendre comment ça marche. Et n’aie pas peur d'expérimenter. Même si ce que tu produis ne sert à rien, t'auras quand même appris des trucs en le faisant.

Qu’est-ce que tu aimes faire pendant ton temps libre ?

J'ai toujours dix mille projets en même temps.

• J'ai une chaîne YouTube avec un pote que je nourris depuis treize ans maintenant. Chaque vidéo, finalement, est un projet en soi. On y trouve des courts-métrages, des expériences artistiques, des sketches, de l'animation ou encore de la musique. On touche un peu à tout et c'est bien d'avoir cette obligation de fournir un résultat en vidéo parce que, il y a déjà ce côté encourageant d’avoir terminé un projet, on le poste et les personnes le voient ou pas. (Spoiler, ils ne le voient pas). Mais au moins, je suis arrivé au bout de ce que je voulais faire et j'aurais appris des choses. Si tu ne termines jamais tes projets et que tu les gardes uniquement pour toi, ça peut être décourageant. Surtout qu'on apprend beaucoup en finissant quelque chose. En général, 40% du travail est réalisé juste dans la finition d’un projet.
• Je fais également des jeux vidéo, notamment un que j'ai sorti sur mobile.
• Je fais énormément de 3D avec Blender, et j'ai plein de projets autour de ça. Que ce soit dans le photoréalisme, dans le procédural, dans le motion design, dans l'animation, la modélisation, les effets spéciaux... J'adore juste lancer Blender et faire ce qui me passe par la tête. Ça peut donner des trucs cools, comme ma série de vidéos pour le défi Nodevember. Ça m’arrive même de développer des addons pour Blender.
• Et puis après, des projets qui n'ont rien à voir. Par exemple, actuellement je suis en train de préparer mon anniversaire et d'organiser un énorme jeu de rôle taille réelle qui se transformera en Murder Party. Je le fais sans aucune connaissance des jeux de rôle ou des Murder Party, c’est à ma sauce. L’écriture ressemble à une toile d’araignée, comme dans les films policiers.
• Sinon je chante beaucoup en chorale, je fais un peu de rando, de piano… Et je me dis qu’il me faudrait une autre vie pour me remettre au crochetage, à l’impression 3D, à l'électronique, à la prestidigitation, etc. Je fonctionne énormément par passion, donc tout est susceptible de revenir un jour. Ah, et je joue aussi beaucoup aux jeux vidéo !

Tu joues à quoi ?

Je joue essentiellement aux jeux indépendants. Je vais très rarement finir des jeux mais j'adore tester plein de nouvelles expériences et découvrir des gameplays différents. Je procède un peu comme un œnologue. Il goûte toutes sortes de vins, sans pour autant finir les bouteilles. Sauf quand c’est Factorio, là, j’ai BIEN fini la bouteille. Et je ne joue quasiment jamais en ligne, je préfère les jeux solo.

Quel est le dernier livre que tu as lu ? Tu peux en dire un mot ?

Le dernier livre que j'ai lu, c'était Le Huitième Sortilège, le deuxième tome des Annales du Disque-monde de l'écrivain anglais Terry Pratchett. C'est une histoire absurde, dans un univers heroic fantasy complètement barré mais en même temps très cohérent. C'est vraiment très drôle, ça part dans tous les sens.

En fait, j'ai découvert très tard cet auteur là et j’aime beaucoup car il a un style très proche de mon auteur préféré, Douglas Adams, et sa fameuse série H2G2.

L’auteur est un génie qui écrit des trucs absolument stupides. Tu vas lire des pages entières décrivant une situation ou détaillant le lore, de façon captivante… Et à chaque fois, la dernière phrase va ridiculiser, voire carrément annuler ce que tu viens de lire. Systématiquement débile mais toujours inattendu. J'adore.

Quel personnage fictif ferait un excellent collègue selon toi ?

Ah, question difficile.

Je me suis dit que j'allais chercher du côté des SCP (Sécuriser, Contenir, Protéger) parce que c'était plus simple. Les SCP sont des histoires collaboratives regroupées sous la même appellation, décrivant La fondation SPC, et particulièrement les phénomènes qui y sont étudiés. Ça a inspiré beaucoup d'œuvres culturelles.

En l'occurrence, le SCP-963, le docteur Jack Bright serait un excellent collègue car il a la possibilité de se cloner et de pouvoir tout faire en même temps. Parce que la vie est faite de choix et parfois t'as envie de tout faire, t'as envie de tout étudier, t'as envie d'avoir plein de projets en même temps et lui, il peut.

Il y a également le SCP-999 qui est littéralement le blob du bonheur. Concrètement, ça ne sert à rien dans le boulot, mais c'est tout mignon, c'est tout gentil et tous les gens qui sont autour de lui se sentent bien. Parfait pour les jours où je suis sur des bugs impossibles à reproduire.

Si on organisait Les Wanadiens ont un incroyable talent, tu présenterais quoi ?

Disons qu'il y a longtemps, j'aurais pu présenter des trucs comme la prestidigitation ou l'hypnose. Mais je ne pratique plus trop ça maintenant. Aujourd’hui, je dirais que je pourrais présenter ce que je sais faire en animation photoréaliste ou en génération procédurale.

Le mot de la fin ?

Je pense que quand on est créatif, on vit à la meilleure époque possible. Avec de la patience et de la motivation, on peut accomplir à peu près n'importe quoi, sans avoir à se spécialiser. Alors autant en profiter au maximum !